L'anesthésie, un thème qu'il faut aborder...

Quelques chiffres pour commencer :

- 8 millions d'anesthésies sont pratiquées en France chaque année

- En moyenne, un Français en subit 7 dans sa vie. C'est une moyenne, peut-être que vous n'en aurez jamais aucune. Je connais 2 personnes de 82 ans qui n'ont jamais eu une anesthésie au cours de leur vie et qui sont toujours en vie, et en pleine forme

- 85 % des personnes opérées avouent le lendemain de l'intervention avoir eu très peur de l'anesthésie. Sur ces 85 % avoir été "extrêmement angoissés". Cette peur morbide est légitime, même si les médecins tentent de minimiser les risques, de rassurer les usagers de la santé en prétendant qu 'il y aurait autant de risque de mourir d'un accident de voiture en allant se faire opérer ou en traversant la rue. 

- Il y aurait seulement 1 décès sur 1 000 000 dû à l'anesthésie.

On a tous en mémoire l'opération qui a failli coûter la vie à Mr Jean-Pierre Chevènement.

Le risque zéro n'existe pas. Il est certain que l'anesthésie n'a jamais été aussi sûre.

Quels produits utilisent-on pour une anesthésie ?

Deux produits essentiellement :

- un hypnotique très puissant pour endormir (ce n'est pas un "léger" stilnox ou un "très léger" donormil" vendu sans ordonnance) qu'on administre généralement par intraveineuse ou sous forme de gaz pour faire dormir

- un morphinique pour supprimer la douleur

Parfois on ajoute un myorelaxant (le "célèbre"curare qui a failli tué Mr Chevènement). On ajoute ce médicament dans la 1/2 des cas.

Les progrès en matière d'anesthésie tiennent plus de leur gestion au cours de l'intervention que des produits utilisés.

Il est important de savoir que les doses changent en fonction de l'âge, du poids, des pathologies et des médicaments que vous utilisez, du traitement que vous prenez.

La morphine reste dans le corps bien après le bloc. Elle peut provoquer des arrêts respiratoires mortels une fois l'opération terminée alors que vous êtes déja rentré chez vous.

Pour diminuer vos risques de mourir d'une anesthésie, demandez à l'anesthésite s'il possède un BIS (bispectral analysis). Le BIS permet d'estimer en 30 secondes le niveau de veille ou de sommeil via de simples électrodes collées sur votre front, qui analysent les effets des hypnotiques sur votre cerveau. Un moyen pour ajuster les doses aux besoins et d'éviter les surdosages ou les sous- dosages.  Les sous-dosages sont responsables de réveils intempestifs, et les surdosages à l'origine d'une surmotalité pouvant survenir 1 voire 2 ans après l'intervention.

Les principaux risques sont d'origine respiratoire (inhalation de liquide gastrique), cardiaque (défaut d'oxygénation des cellules du coeur), vasculaire (hémorragies) ou réaction allergique par le curare ( 1 sur 10 000 000).