Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 12:14

En France, des quantités énormes de médicaments finissent à la poubelle. Le conditionnement inadapté et la mauvaise observance des traitements sont notamment en cause.

Chaque Français a absorbé en 2006 pour 504 € de médicaments, soit 40 % de plus que ses voisins européens. Un record. Il est vrai que le système de remboursement par la carte Vitale n'incite pas aux économies, car ni le médecin, ni le pharmacien, ni le patient n'ont le sentiment que quelqu'un paie la facture. Surtout, beaucoup de ces remèdes traînent dans les armoires à pharmacie : pastilles contre les brûlures d'estomac, cachets contre l'insomnie, antidépresseurs pour les coups durs… Ou finissent à la poubelle. Ces médicaments prescrits, remboursés et non consommés «pourraient coûter à la France des milliards d'euros chaque année», selon les déclarations récentes d'un responsable de la Direction générale de la santé.

Pour Patrice Devillers, le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officines (USPO), ce grand gaspillage national est dû à la mauvaise observance des traitements prescrits. «Au bout de quelques jours, les patients se sentent mieux et arrêtent de prendre les médicaments parce qu'ils se croient guéris», déplore-t-il.

Le conditionnement est le second facteur de perte. En France, tout pharmacien est tenu de délivrer le conditionnement le plus économique en fonction de l'ordonnance, mais cette obligation est souvent difficile à respecter. «Ce qui m'inquiète, c'est que les laboratoires pharmaceutiques sortent des boîtes grand modèle pour des traitements de courte durée», souligne le président de l'USPO, sans pour autant prôner les ventes à l'unité comme au Royaume-Uni.

«Le déconditionnement des médicaments serait une révolution en France», ajoute-t-il. Et il y a fort à parier qu'elle ne viendra pas de l'industrie, laquelle se taille la part du lion. Sur le prix total d'un ­médicament remboursable, 67,6 % reviennent à son fabricant contre 2,5 % pour le grossiste, 23,3 % pour le pharmacien et 6,6 % pour l'État. En 2008, les compagnies pharmaceutiques ont ainsi récolté plus de 30 milliards d'euros en France, ­premier marché d'Europe.

Prescrire raisonnablement

Pour le professeur François Chast, chef du service de pharmacie et de toxicologie de l'Hôtel-Dieu à Paris, la généralisation du tiers payant, l'absence de ticket modérateur et d'avance des frais n'incitent pas à la modération. «Il faudrait responsabiliser les malades pour chaque comprimé qu'ils prennent», suggère-t-il. Encore faudrait-il prescrire raisonnablement, ce qui n'est pas toujours le cas. Selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) de novembre 2007, les prescriptions médicales excèdent les normes de 30 à 70 %. En outre, 13 % des patients demandent le rajout de médicaments sur leur ordonnance.

La Commission des affaires culturelles, familiales et sociales a reconnu récemment devant l'Assemblée nationale que «la prescription médicale en France est une facilité». Selon les entreprises du médicament (Leem) 90 % des consultations médicales se concluent par une ordonnance, contre 43 % aux Pays-Bas. L'association UFC-Que choisir estime qu'entre 2002 et 2006, la Sécurité sociale aurait pu économiser plus d'un milliard d'euros si les prescriptions de médicaments en ville avaient été plus rationnelles. La Commission a également souligné que les médecins manquent de formation. Les labos l'ont bien compris : ils consacrent chaque année 25 000 euros par médecin généraliste pour faire la promotion de leurs produits par le biais de visites médicales.

Recyclage et bonne conscience

Ainsi, selon le rapport de l'Igas, près d'un médicament remboursé sur deux ne serait pas consommé. Or, en 2007, les remboursements ont coûté plus de 21 milliards d'euros à la Caisse nationale d'assurance-maladie, soit 2 % du PIB français. Toutefois, les catégories de médicaments non consommés ne sont pas précisées et l'observance des traitements n'a pas été mesurée à l'échelle nationale. Le ministère de la Santé ne connaît donc pas le coût exact de ce gaspillage.

Si le président de l'Ordre national des pharmaciens, Jean Parrot, refuse d'avancer un chiffre, du côté de l'Uspo, Patrice Devillers évalue le coût de ce gaspillage à «deux ou trois milliards» par an. Selon une enquête d'opinion commandée par Cyclamed, trois Français sur quatre affirment retourner leurs médicaments non utilisés (MNU) à la pharmacie, mais seulement 57 % déclarent le faire de façon systématique. Dans les faits, ce sont plutôt 6 % des MNU qui aboutissent au recyclage, selon l'enquête de l'Igas. Et si depuis sa création, Cyclamed donnait ­bonne conscience aux Français en pratiquant la redistribution humanitaire des médicaments, un amendement de l'Assemblée nationale a mis fin à cette pratique depuis le début de l'année. Désormais, les MNU en France sont incinérés, ce qui rend peut-être le gaspillage encore plus difficile à avaler que des petites pilules.



Personnellement, je fais partie de ces gens là. Les médicaments dont je finis toujours la boite ce sont les antibiotiques. Généralement, il y en a juste pour le traitement et les médecins ou les dentistes insistent lourdement sur l'importance de bien suivre le traitement.

Je ne fais pas finir un tube de crème alors que ma maladie de peau est guérie depuis 6 jours, que le dermatologue ne m'aura donné aucune indication sur le traitement ( durée consultation 6 mn par client : 30 seconde pour l'examen clinique et le reste pour l'administratif et la rédaction de l'ordonnance) et que j'en aurais eu aucune si je n'en demande pas au pharmacien (ou si je tombe sur une stagiaire qui ne saura même pas où se trouve le produit, qui va chercher partout dans la pharmacie et qui sera seulement capable de me rendre la monnaie en me souriant comme une hôtesse). Je trouve aussi gênant de toujours harceler le pharmacien de questions sur l'explication d'un traitement, alors c'est le travail du médecin qui est payé pour le faire et que le pharmacien lui va devoir le faire à l'oeil.

La plupart des médicaments que j'achète, je les paye de ma poche car je ne suis vraiment pas très "amie" avec les médecins et je préfère pratiquer l'automédication. Je ne cours plus chez les médecins pour des rhumes, des gastro, des bronchites, des maux de gorge....


Je pense que les médecins ont une grande part de responsabilité la dedans. Un grand nombre nous auscultent très rapidement, écrivent souvent comme des chats ( pour ne pas être compris ou parce qu'ils sont très pressés ou pour donner un caractère magique à leur potion), nous tendent des ordonnances sans rien nous expliquer, avant de nous raccompagner rapidement à la porte. Un autre client les attend...
D'autres un peu blasés mais francs, ne sont pas convaincants quand ils ne sont pas carrément dissuasifs : "Bah, je vais vous prescrire un veinotonique mais vous savez ça ne marche pas ou je vais vous prescrire ce médicament pour la bronchite mais n'en attendez pas des miracles, on a rien d'efficace à proposer pour les bronchites, ça passe aussi vite sans médicament qu'avec des médicaments".

Si les médecins en prescrivaient moins (1 ou 3 ) et prennaient le temps de commenter ce qu'ils ont noté, de bien insister sur l'importance de suivre le traitement jusqu'au bout, peut être qu'il y aurait moins de gâchis.


D'autres enfin sont des amateurs des médicaments et des médecins généralistes mais ils ne suivent aucun traitement même ceux qui peuvent être vitaux C'est trop astreignant pour eux, au bout de 2 ou 4 jours, ils laissent tomber. Dans 3 mois, ils retourneront voir le médecin pour le renouvellement de l'ordonnance et rebelote.


Enfin il y a les assidus des médecins.:lol: Ils toussent hop chez le médecin.:lol:4 jours après, ils rotent ils courent chez le médecin,:lol:ils ont mal à la gorge sans fièvre depuis 2 h hop chez le médecin. Ils n'ont plus d'aspirine hop chez le médecin. Ils ont plus de doliprane hop chez le médecin,:lol: ils ont fait la gueule de bois hop chez le médecin,:lol: le trou est bouché , :lol:ils ne sont allés à la selle depuis 12 h:lol:hop chez le médecin...  Ils n'achètent jamais un médicament même pas du doliprane ou du sirop pour la toux.  Le médecin et le pharmacien c'est gratuit autant en profiter pfff.


Rediffusion d'une note du 16/07/2009

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de docteurgratuit02
  • : C'est une vraie caverne d'Ali Baba ou chacun peut y trouver un peu de bonheur (conseils vie pratique, sites internet à connaître pour vous embellir la vie, conseils médicaux et psychologiques etc). C'est un blog où tous les tabous familiaux et sociaux tombent... Je traite l'actualité, surtout l'actualité médicale, et j'évoque aussi un peu ma vie perso pour prendre de la distance avec ce qui m'arrive... Je partage avec vous mes coups de gueule et mes coups de coeur.
  • Contact

Recherche

Liens